Hiroshima
« Tu n’as rien vu à Hiroshima », Hiroshima mon amour, Alain Resnais et Marguerite Duras.
En 2007, je suis allé à Hiroshima. En famille. J’ai voulu prolonger ce que j’ai ressenti là-bas. Une ville qui s’est reconstruite, qui vit comme si de rien n’était. Ou plutôt pas tout à fait. Une ville qui vit aussi pour que soient proscrites, pour toujours et partout, les bombes atomiques. Je me suis souvenu des mots de Masuji Ibuse, deMarguerite Duras,Tamiki Hara, Philippe Forest, des photographies de Yosuke Yamahata, des films d’Alain Resnais, de Shohei Imamura, Isao Takahata, Akira Kurosawa, Nobuhiro Suwa, qui depuis des années me parlaient d’Hiroshima.
Hiroshima : 6 août 1945. Un aviateur, le colonel Paul Tibbets, largue une bombe. Une bombe A. A comme atomique. A comme anéantir. A comme aveugle. A comme le début d’une possible série : Nagasaki, trois jours après. Un éclair blanc. Et puis les brûlures qui ne s’effacent pas. Les cancers. Les pauvres ruines. Le ciel noir.
Mêlant les souvenirs de mon séjour là-bas, de mes lectures, de films vus, j’ai réalisé Pluies noires, suite de 14 gravures et en 2010, le livre homonyme. Werner Lambersy y accompagne ces gravures d’un long et beau poème. Ce sont autant de figures de ma détestation définitive des armes et des guerres. De mon amour de la vie.



